Magazine des enseignants de la FEP- CFDT
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Magazine des enseignants de la FEP- CFDT
Article à paraître ce mois-ci dans le prochain numéro du magazine des enseignants de la FEP-CFDT. Il a été rédigé par la section SYRAFOR de l'ALPES début décembre et m'a été communiqué par Jeanne Pastor, merci à elle.
Depuis 3 ans, tous les étrangers arrivant en France doivent signer un Contrat d’Accueil et d’Intégration qui comporte une formation linguistique. Jusqu’à présent cette formation était – et est toujours- dispensée par des organismes de formation qui répondent à des appels d’offre, donc par des formateurs professionnels.
Ces formations sont financées par l’ANAEM (Agence Nationale d’Accueil des Etrangers et des Migrants) et l’ACSE (Agence pour la Cohésion Sociale et l’Egalité des chances) (1)
Aujourd’hui, le nouveau préfet du Rhône, nommé par le nouveau gouvernement, insatisfait des résultats qualitatifs et quantitatifs de ce dispositif, met en place un plan d’apprentissage du français dénommé « CLEF » (Comprendre Lire et s’Exprimer en Français »).
Ce plan s’ajoute au dispositif existant avec une volonté clairement affichée de faire du chiffre, particulièrement en ce qui concerne le nombre d’étrangers obtenant le D.I.L.F. ( Diplôme Initial de la Langue Française, diplôme européen récemment créé).
Ce qui inquiète le SYRAFOR, c’est que cette formation est confiée à une « réserve de volontaires » - salariés de la préfecture, de collectivités territoriales, retraités de l’Education Nationale, bénévoles de différentes associations – qui auront suivi au préalable une formation … de 38 heures !
Ce plan, par l’appel à la « mobilisation de formateurs volontaires » constitue une grave remise en cause de notre métier :
d’une part, cela laisse entendre qu’une formation de 38 heures serait suffisante pour devenir formateur, ce qui nous apparaît d’autant plus paradoxal qu’on exige aujourd’hui que les organismes de formation qui prétendent répondre à des appels d’offre marchés publics fournissent des CV de formateurs de plus en plus étoffés
d’autre part, nombre de nos collègues formateurs professionnels se retrouvent dans des conditions d’emploi précaires ( CDD multiples, temps partiels subis…) .
Que penser alors d’un appel à des retraités ou à des salariés intervenant en heures supplémentaires, rémunérés qui plus est 25 euros brut de l’heure, quand notre convention collective ne prévoit un salaire minimum que de 11 € ?
de plus cette « usine à DILF » qui se focalise sur l’aspect linguistique et la délivrance de diplômes ne correspond ni à notre conception de l’apprentissage ni à celle que nous avons de l’insertion des migrants.
Le SYRAFOR a pris position dans une lettre ouverte au préfet transmise à la presse et restée sans réponse.
Nous avons également diffusé cette lettre aux volontaires qui nous ont réservé un bon accueil.
Enfin nous avons rencontré les universitaires chargés de la formation des volontaires.
Nous restons mobilisés et vous tiendrons informés des suites .
Le SYRAFOR
(1) Ex FASILD : voir leur site
Alerte sur l’apprentissage du français dans le Rhône
Depuis 3 ans, tous les étrangers arrivant en France doivent signer un Contrat d’Accueil et d’Intégration qui comporte une formation linguistique. Jusqu’à présent cette formation était – et est toujours- dispensée par des organismes de formation qui répondent à des appels d’offre, donc par des formateurs professionnels.
Ces formations sont financées par l’ANAEM (Agence Nationale d’Accueil des Etrangers et des Migrants) et l’ACSE (Agence pour la Cohésion Sociale et l’Egalité des chances) (1)
Aujourd’hui, le nouveau préfet du Rhône, nommé par le nouveau gouvernement, insatisfait des résultats qualitatifs et quantitatifs de ce dispositif, met en place un plan d’apprentissage du français dénommé « CLEF » (Comprendre Lire et s’Exprimer en Français »).
Ce plan s’ajoute au dispositif existant avec une volonté clairement affichée de faire du chiffre, particulièrement en ce qui concerne le nombre d’étrangers obtenant le D.I.L.F. ( Diplôme Initial de la Langue Française, diplôme européen récemment créé).
Ce qui inquiète le SYRAFOR, c’est que cette formation est confiée à une « réserve de volontaires » - salariés de la préfecture, de collectivités territoriales, retraités de l’Education Nationale, bénévoles de différentes associations – qui auront suivi au préalable une formation … de 38 heures !
Ce plan, par l’appel à la « mobilisation de formateurs volontaires » constitue une grave remise en cause de notre métier :
d’une part, cela laisse entendre qu’une formation de 38 heures serait suffisante pour devenir formateur, ce qui nous apparaît d’autant plus paradoxal qu’on exige aujourd’hui que les organismes de formation qui prétendent répondre à des appels d’offre marchés publics fournissent des CV de formateurs de plus en plus étoffés
d’autre part, nombre de nos collègues formateurs professionnels se retrouvent dans des conditions d’emploi précaires ( CDD multiples, temps partiels subis…) .
Que penser alors d’un appel à des retraités ou à des salariés intervenant en heures supplémentaires, rémunérés qui plus est 25 euros brut de l’heure, quand notre convention collective ne prévoit un salaire minimum que de 11 € ?
de plus cette « usine à DILF » qui se focalise sur l’aspect linguistique et la délivrance de diplômes ne correspond ni à notre conception de l’apprentissage ni à celle que nous avons de l’insertion des migrants.
Le SYRAFOR a pris position dans une lettre ouverte au préfet transmise à la presse et restée sans réponse.
Nous avons également diffusé cette lettre aux volontaires qui nous ont réservé un bon accueil.
Enfin nous avons rencontré les universitaires chargés de la formation des volontaires.
Nous restons mobilisés et vous tiendrons informés des suites .
Le SYRAFOR
(1) Ex FASILD : voir leur site
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